Résumé :

Dans la dernière usine qui fonctionne encore, Bo, venu du Nord, vient d’être embauché au poste qu’occupe Hama la nuit. Coup de foudre entre les deux ouvriers. Leur distraction dominicale : le cabaret de Titine-grosses-pattes où Bo passe aussi ses soirées à admirer les numéros et à boire. Un matin où il ne se réveille pas, l’usine d’armement explose. Hama perd ses deux mains. Elle hurle puis se tait. Bo respecte son silence et sa distance. Il récupère des matériaux dans le paysage lunaire interdit depuis l’accident et construit des décors d’un théâtre d’ombres. Le soir de la première, au cabaret, des hommes avec des barres de fer viennent saccager les créations et tabasser Bo qu’on rend responsable du malheur. Bo et Hama se l’étaient promis: ils ne se sépareront pas tant qu’ils sont vivants. Il ne leur reste plus qu’à fuir pour accueillir ailleurs le petit qu’ils attendent. S’ils savaient combien ils vont connaître de hauts et de bas, d’ombre et de lumière, de présence et d’absence !

Caractères :

Quel bonheur de retrouver cette talentueuse auteure qui fait un come-back des plus réussis. Avec sa plume poétique et son art de conter, elle nous offre une histoire réaliste, saupoudrée d’onirisme, dont certains moments nous laissent en apnée. A l’image des titres de chapitre qui jouent des oppositions, on sort de la lecture habité et lessivé. On est plein de la densité des personnages, de la multiplicité des petits riens qui font l’existence, de l’amour subversif, de la nature réparatrice, de la quête des origines, des questions sur ce qui fait notre vie. On est vide de la folie des hommes, des transformations destructrices, des déchirements. Un roman envoûtant et remuant à partager avec des ados (et pas seulement). Riches échanges en vue !